mardi 11 novembre 2014

Portes du Tarn et Barrage de Sivens : dangereuse ressemblance !

Les évènements tragiques récents liés au projet de Barrage de Sivens, endeuillé par la mort de Rémi Fraisse, un jeune militant anti-barrage, doivent nous interroger sur la pertinence d’autres Grands Projets Inutiles et Imposés (GP2I) dont le Conseil Général du Tarn est maître d’ouvrage. La ministre de l'Ecologie Ségolène Royal a évoqué «une erreur d'appréciation» au sujet du barrage de Sivens, dimanche 2 novembre lors du Grand Rendez-vous Le Monde/i Télé/Europe 1. Elle estime que «l'ouvrage ne serait plus possible aujourd'hui».

Les Portes du Tarn, un autre Grand Projet Inutile et Imposé


Parmi les GP2I qui font débat, il y a le projet pharaonique de zone d’activité concertée (ZAC) « Les Portes du Tarn ». Ce projet de parc économique, porté par la société publique locale d’aménagement (SPLA) 81 pour l’étude, l’aménagement et la gestion du parc économique, doit s’étendre sur 198 hectares sur les communes de Saint-Sulpice et Buzet-sur-Tarn. Ce projet qui prétend s’inscrire dans une démarche éco-industrielle prévoit d’accueillir 45 ha de plateforme de distribution embranchée fer, 25 ha de zone commerciale et de services et un contournement de Saint-Sulpice (barreau routier et échangeur autoroutier).

Depuis plusieurs années, notre association «Le Collectif du Rieudas» ainsi que d’autres associations et des partis politiques comme Europe Ecologie Les Verts, le parti de Gauche, le NPA, et la Confédération Paysanne, dénoncent un projet inutile, risqué et imposé à tout un territoire. Ce projet qui va transformer durablement le quotidien et la qualité de vie des saint-sulpiciens et des buzétois s’illustre aussi bien par ses incohérences que par ses zones d’ombres. A ce titre il présente de nombreuses similitudes avec le projet de barrage de Sivens, fortement contesté et qualifié de « médiocre » par les experts, mandatés par le Ministère de l'Écologie.

«Les Portes du Tarn» présente des inconvénients majeurs comme le projet de Sivens


Comme le projet de retenue d'eau de Sivens, le projet « Les Portes du Tarn » présente de nombreux inconvénients majeurs que nous pouvons lister comme suit :

 

Un impact très négatif sur l’environnement 

  • Artificialisation de 166 ha de terres agricoles fertiles à forte valeur ajoutée et exploitées et stérilisation d’un vaste territoire de 198 ha. 
  • Une plateforme logistique « multimodale » embranchée ferrée alors que la liaison ferroviaire entre Saint-Sulpice et Montauban n’existe plus depuis 20 ans. Sur cet axe structurant, le trafic sera donc assuré exclusivement par camions (34 000 véhicule/jour).
  • Un vrai questionnement sur l’alimentation en eau d’une telle zone d’activité et l’évacuation et le traitement des eaux usées.
  • Les conclusions sur l’enquête publique du PLU de Saint-Sulpice mettent en avant les conséquences néfastes d’une telle zone d’activité sur l’environnement, le cadre de vie et la sécurité.

 

Un projet surdimensionné

  •  Ce projet de 198 ha est-il pertinent alors que nombre de ZAC aux alentours sont largement inexploitées. C’est d’ailleurs l’une des principales critiques formulées par la commission d’enquête publique sur « Les portes du Tarn » qui recommande une réduction significative du perimètre de la ZAC.

 

Un projet très coûteux 

  • 18 millions d’euros pour réaliser le contournement de Saint-Sulpice (échangeur N°5 complet et barreau routier) 
  • 87 millions d’euros pour la réalisation du parc d’activité économique 
  • 4,2 millions d’euros pour la réalisation d’une bretelle d’accès à l’avenue des Terre Noires depuis le barreau routier et un pont devant enjamber la voie ferrée au Nord-Est de la zone connectant ainsi l’avenue des Terres Noires au chemin d’Embrouysset.
Alors que la France subit une crise économique sans précédent dans son histoire et que les dotations aux collectivités locales seront amputées de 11 milliards d’euros d’ici à 2017, on est en droit de se demander comment un tel projet va être financé.


 Un projet économiquement et financièrement à haut risque

  • 2000 nouvelles créations d’emplois sur 30 ans sont annoncées : des projections impossibles à anticiper alors que la crise économique s’installe de façon durable en zone euro et que le chômage en France atteint des niveaux records.
  • Compte-tenu des prévisions de croissances pour l’année 2015 proches de 0, du risque de stagnation économique en France comme en zone euro, et de la frilosité des entreprises à investir en raison d’un climat économique morose, on peut raisonnablement se demander comment et à quelle cinétique cette ZAC va se remplir.  La rentabilité d’un tel projet est impossible à anticiper. En cas d’échec, ce sont les collectivités locales donc les citoyens qui devront payer les pots cassés.

 

Les « Portes du Tarn», un projet d'un autre âge


Comme pour le projet de barrage de Sivens, le projet de ZAC « Les Portes du Tarn » est un projet d’un autre âge, déconnecté de toute réalité économique, écologique et financière, qui suscite comme tant d’autres Grands Projets Inutiles Imposés un rejet grandissant des citoyens en quête d’un modèle de développement économique durable de notre société.


L'association du Collectif du Rieudas présente ses condoléances à la famille et aux proches de Rémi Fraisse, 21 ans, disparu à Sivens pour s'être opposé en tant que militant écologiste au projet de barrage.

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