lundi 15 décembre 2014

Les Portes du Tarn : la fausse solution contre le chômage

On voit mal dans le contexte économique actuel comment le projet de zone d’activité concertée « Les Portes du Tarn » peut raisonnablement promettre 2 000 nouvelles créations d’emploi sur 30 ans. De telles projections sont impossibles à anticiper alors que la crise économique s’installe de façon durable en zone euro et que le chômage en France atteint des niveaux records.

Les Portes du tarn : la solution miracle au chômage ?

Ce projet pharaonique de parc économique de 87 millions d’euros doit s’étendre sur 198 hectares sur les communes de Saint-Sulpice et Buzet-sur-Tarn vient s’ajouter à bon nombre d’autres parcs d’activité aux alentours largement inexploités parmi lesquels la ZAE des Cadaux/Gabor, la Zone Industrielle des Terres Noires (Saint-Sulpice), la Zone Industrielle des Cauquillous (Lavaur), le Parc d'activités Al Cros (Buzet/Tarn) ou encore la zone d’Activité de Pechnauquier (Villemur/Tarn). C’est d’ailleurs l’une des principales critiques formulées par la commission d’enquête publique sur « Les Portes du Tarn » qui recommande une réduction significative du périmètre de la ZAC.

Le projet « Les Portes du Tarn » est risqué, coûteux et ne répond pas aux problèmes du chômage qui frappe les habitants du Tarn aujourd’hui. Pour lutter contre ce fléau, il faut donner aux entreprises les moyens d'embaucher. Ce n’est pas en créant un énième parc d’activité qu’on va rassurer les entreprises et effacer leurs incertitudes qui freinent l’investissement et la création d’emploi.

La ZAC « Les Portes du Tarn » est-elle « La Solution Miracle » pour ceux qui pointent à Pôle Emploi aujourd’hui ? C’est une promesse qui n’engage que ceux qui y croient. Les porteurs du projet prétendent privilégier l’emploi pour les tarnais, une promesse de plus difficile à croire. Vont-t-ils imposer aux entreprises désireuses de s’installer sur cette zone des quotas sur l’emploi des tarnais? On peut en douter quand on se souvient qu’il a fallu une loi pour obliger les entreprises à embaucher des personnes en situation de handicap et que toutes les incitations visant à favoriser l’emploi des séniors ou des jeunes ont toutes échouées.

C’est un projet louable de se préoccuper des emplois de demain mais il est plus urgent de s’occuper des chômeurs d’aujourd’hui dont presque la moitié est sans emploi depuis plus d’un an !
Les 87 M€ d’argent publique destinés à bâtir un parc d’activité qui mettra 30 ans, si tout va bien, pour être entièrement garni, seraient plus utiles pour améliorer le dynamisme et l’attrait des parcs d’activité existants et aider les entreprises créatrices d’emploi à s’y installer.

Chômage du Tarn : l’un des plus forts de Midi-Pyrénées

Fin septembre 2014, le département du Tarn affiche l’un des taux de chômage les plus forts de Midi-Pyrénées (Fig.1), en progression constante depuis 2008 (Fig.2).
Fig.1


Fig.2


Le Tarn affiche un taux de chômage de 10.7 % contre 10.0 % pour Midi-Pyrénées et 9,7 % pour la moyenne nationale.

Tarn : les chômeurs de longue durée représentent 45 % des demandeurs d'emploi

Dans le Tarn, le nombre de demandeurs d’emploi inscrits en catégories ABC augmente de façon constante depuis 2008.
Le nombre de demandeurs d'emploi inscrits en catégories ABC s'établit à 31 501 dans le département du Tarn, fin septembre 2014. Sur un an, il s'accroît de 5.2 %. En Midi-Pyrénées, le nombre de demandeurs d’emploi inscrits en catégories ABC augmente de 6.7% sur un an.

Dans le Tarn, 14097 (45%) des demandeurs d’emploi sont au chômage depuis ≥ 1 an, en progression de 8.4% en un an. En Midi-Pyrénées, le nombre de demandeurs d’emploi inscrits en catégories ABC et au chômage depuis plus d’un an augmente de 10.6% sur un an.
913 offres d'emploi ont été recueillies dans le Tarn par Pôle Emploi, un chiffre en diminution de 23.6% en un an (en variation annuelle sur 3 mois glissants). 81% des offres d’emploi étant comptabilisés dans le secteur tertiaire (Fig.3)

Fig.3


Les offres durables (CDI ou CDD de plus de 6 mois) représentent 54.5 % de ce total, en diminution de 9.8% en un an (en variation annuelle sur 3 mois glissants).
Les offres temporaires (CDD ou mission Intérim de 1 à 6 mois) se portent à 45.4 % de l'ensemble des emplois proposés soit une diminution de 34% en un an (en variation annuelle sur 3 mois glissants).
Les jeunesde moins de 25 ans, en progression de 1.3 % en un an, comptent pour 16 % des demandeurs d'emploi, et les seniors, dont la progression est très importante (+12.6%) pour 24 % de cet effectif.

Perspectives économiques moroses dans le Tarn pour l’année 2015

Comme on peut le constater, les chiffres du chômage et de l’emploi du Tarn sont mauvais et les perspectives économiques pour l’année 2015 ne sont guère encourageantes.
Au premier semestre 2014, selon le baromètre de la CCI du Tarn, la situation financière des entreprises s’améliore légèrement mais demeure fragile, avec des niveaux de trésorerie toujours insuffisants et des taux de marges faibles. Les carnets de commandes restent faibles et le manque de visibilité persiste. Les programmes d’investissement sont en recul. Quant à l’emploi salarié, il se maintient à un niveau stable dans un contexte économique nourri d’incertitudes.

Sans surprise, le Fonds monétaire international table sur une croissance française de 0,4 % pour l'année 2014, et de 1 % pour 2015. Pour la zone euro, Le FMI prédit une hausse de seulement 0,8% du PIB de la zone cette année, soit 0,3% de moins qu’espéré cet été. Pour 2015, la zone est créditée de 1,3%. Dès la parution du projet de loi de finances début octobre, le Haut Conseil des Finances publiques, organe indépendant chargé d'évaluer la crédibilité des prévisions budgétaires, avait écrit : "La prévision de croissance de 1 % paraît optimiste. Elle suppose en effet un redémarrage rapide et durable de l'activité que n'annoncent pas les derniers indicateurs conjoncturels."

Après Sivens, Hollande prône "référendums locaux" et "démocratie participative"

François Hollande veut tirer les leçons du "drame" de Sivens en proposant le recours aux référendums locaux quand des projets d'aménagement du territoire conduisent à des situations de blocage. Il souhaite faire des "propositions" en matière de "démocratie participative" sur l'impact écologique de tels projets. Le chef de l'Etat a estimé que "Sivens exige d'accomplir des progrès supplémentaires dans la participation des citoyens à l'élaboration de la décision publique". "Tout doit être fait pour que sur chaque grand projet, tous les points de vue soient considérés, que toutes les alternatives soient posées", a-t-il prôné. Concernant Les Portes du Tarn, le Collectif du Rieudas a toujours condamné l’absence de concertation et de dialogue par les porteurs d’un projet d’aménagement du territoire fortement contesté par nombre d'associations et d'élus tarnais !


Comme pour le projet de Barrage de Sivens, sous le coup d’une procédure d’infraction ouverte par la Commission Européenne pour « violation présumée de la directive sur l'eau dans la réalisation du projet », ce sont les mêmes acteurs avec les mêmes méthodes qui veulent imposer Les Portes du Tarn à tout un territoire. On peut raisonnablement craindre les conséquences tragiques de tels projets inutiles et imposés. Comme l’écrivait Didier Rose dans l’éditorial « Barrage à la raison » paru dans les Dernière Nouvelles d’Alsace du 01/11/2014 : «Qu’il soit construit ou pas, le barrage de Sivens fera date. Il gonfle en France le flot de toutes les contestations contre les chantiers mangeurs d’espace et d’argent, sans utilité publique attestée ».


Très bonne fêtes de fin d'année à tous !

 

mardi 11 novembre 2014

Portes du Tarn et Barrage de Sivens : dangereuse ressemblance !

Les évènements tragiques récents liés au projet de Barrage de Sivens, endeuillé par la mort de Rémi Fraisse, un jeune militant anti-barrage, doivent nous interroger sur la pertinence d’autres Grands Projets Inutiles et Imposés (GP2I) dont le Conseil Général du Tarn est maître d’ouvrage. La ministre de l'Ecologie Ségolène Royal a évoqué «une erreur d'appréciation» au sujet du barrage de Sivens, dimanche 2 novembre lors du Grand Rendez-vous Le Monde/i Télé/Europe 1. Elle estime que «l'ouvrage ne serait plus possible aujourd'hui».

Les Portes du Tarn, un autre Grand Projet Inutile et Imposé


Parmi les GP2I qui font débat, il y a le projet pharaonique de zone d’activité concertée (ZAC) « Les Portes du Tarn ». Ce projet de parc économique, porté par la société publique locale d’aménagement (SPLA) 81 pour l’étude, l’aménagement et la gestion du parc économique, doit s’étendre sur 198 hectares sur les communes de Saint-Sulpice et Buzet-sur-Tarn. Ce projet qui prétend s’inscrire dans une démarche éco-industrielle prévoit d’accueillir 45 ha de plateforme de distribution embranchée fer, 25 ha de zone commerciale et de services et un contournement de Saint-Sulpice (barreau routier et échangeur autoroutier).

Depuis plusieurs années, notre association «Le Collectif du Rieudas» ainsi que d’autres associations et des partis politiques comme Europe Ecologie Les Verts, le parti de Gauche, le NPA, et la Confédération Paysanne, dénoncent un projet inutile, risqué et imposé à tout un territoire. Ce projet qui va transformer durablement le quotidien et la qualité de vie des saint-sulpiciens et des buzétois s’illustre aussi bien par ses incohérences que par ses zones d’ombres. A ce titre il présente de nombreuses similitudes avec le projet de barrage de Sivens, fortement contesté et qualifié de « médiocre » par les experts, mandatés par le Ministère de l'Écologie.

«Les Portes du Tarn» présente des inconvénients majeurs comme le projet de Sivens


Comme le projet de retenue d'eau de Sivens, le projet « Les Portes du Tarn » présente de nombreux inconvénients majeurs que nous pouvons lister comme suit :

 

Un impact très négatif sur l’environnement 

  • Artificialisation de 166 ha de terres agricoles fertiles à forte valeur ajoutée et exploitées et stérilisation d’un vaste territoire de 198 ha. 
  • Une plateforme logistique « multimodale » embranchée ferrée alors que la liaison ferroviaire entre Saint-Sulpice et Montauban n’existe plus depuis 20 ans. Sur cet axe structurant, le trafic sera donc assuré exclusivement par camions (34 000 véhicule/jour).
  • Un vrai questionnement sur l’alimentation en eau d’une telle zone d’activité et l’évacuation et le traitement des eaux usées.
  • Les conclusions sur l’enquête publique du PLU de Saint-Sulpice mettent en avant les conséquences néfastes d’une telle zone d’activité sur l’environnement, le cadre de vie et la sécurité.

 

Un projet surdimensionné

  •  Ce projet de 198 ha est-il pertinent alors que nombre de ZAC aux alentours sont largement inexploitées. C’est d’ailleurs l’une des principales critiques formulées par la commission d’enquête publique sur « Les portes du Tarn » qui recommande une réduction significative du perimètre de la ZAC.

 

Un projet très coûteux 

  • 18 millions d’euros pour réaliser le contournement de Saint-Sulpice (échangeur N°5 complet et barreau routier) 
  • 87 millions d’euros pour la réalisation du parc d’activité économique 
  • 4,2 millions d’euros pour la réalisation d’une bretelle d’accès à l’avenue des Terre Noires depuis le barreau routier et un pont devant enjamber la voie ferrée au Nord-Est de la zone connectant ainsi l’avenue des Terres Noires au chemin d’Embrouysset.
Alors que la France subit une crise économique sans précédent dans son histoire et que les dotations aux collectivités locales seront amputées de 11 milliards d’euros d’ici à 2017, on est en droit de se demander comment un tel projet va être financé.


 Un projet économiquement et financièrement à haut risque

  • 2000 nouvelles créations d’emplois sur 30 ans sont annoncées : des projections impossibles à anticiper alors que la crise économique s’installe de façon durable en zone euro et que le chômage en France atteint des niveaux records.
  • Compte-tenu des prévisions de croissances pour l’année 2015 proches de 0, du risque de stagnation économique en France comme en zone euro, et de la frilosité des entreprises à investir en raison d’un climat économique morose, on peut raisonnablement se demander comment et à quelle cinétique cette ZAC va se remplir.  La rentabilité d’un tel projet est impossible à anticiper. En cas d’échec, ce sont les collectivités locales donc les citoyens qui devront payer les pots cassés.

 

Les « Portes du Tarn», un projet d'un autre âge


Comme pour le projet de barrage de Sivens, le projet de ZAC « Les Portes du Tarn » est un projet d’un autre âge, déconnecté de toute réalité économique, écologique et financière, qui suscite comme tant d’autres Grands Projets Inutiles Imposés un rejet grandissant des citoyens en quête d’un modèle de développement économique durable de notre société.


L'association du Collectif du Rieudas présente ses condoléances à la famille et aux proches de Rémi Fraisse, 21 ans, disparu à Sivens pour s'être opposé en tant que militant écologiste au projet de barrage.

dimanche 6 juillet 2014

PRESENTATION DU PROJET LES PORTES DU TARN AUX CONSEILLERS DE LA CCTA

Une réunion d’information sur l’état des lieux du projet de ZAC « Les Portes du Tarn » s’est tenue le 23 juin dernier au siège de la Communauté de Commune Tarn-Agout à Saint-Sulpice (81). Thierry Carcenac, Président du Conseil Général du Tarn, a souhaité présenter en personne le projet de zone d’activités économiques à l’ensemble des conseillers communautaires récemment élus. Monsieur Antoine Chorro, ‎Directeur Général Délégué de la  ‎SPLA 81 Les Portes du Tarn  était également présent.

Une présentation bien huilée pour les acteurs du projet

En 90 minutes, Thierry Carcenac a déroulé une présentation bien huilée en tout point identique à celle présentée par Antoine Chorro le 29 octobre 2013 à Saint-Sulpice, pendant l’enquête publique. Rien du nouveau sur le fond et la forme. Le projet reste le même sans tenir compte des réserves et recommandations émises dans les conclusions de la commission d’enquête publique. Concernant les activités nouvelles devant s’implanter sur la future ZAC, il évoque toujours l’aéronautique, l’électronique, l’informatique, la cosmétique, et les systèmes embarqués. Les secteurs existants à renforcer concernent le flaconnage, la plasturgie, la filière graphique, le traitement de surface et l’agriculture (maraîchages, pastel, ginseng).

Beaucoup d'industries invitées sur la ZAC mais seul EGENIE prend véritablement rang

La zone embranchée-fer de 20 ha devrait héberger un seul locataire connu à ce jour, l’entreprise tarnaise de travaux d'infrastructures ferroviaires EGENIE, basée à Saint-Sulpice (81) et également prestataire général d’infrastructure (PGI) auprès de Réseau Ferré de France. Cependant, cette zone pourrait aussi servir de base logistique et de stockage de granulats de ballast, de traverses et rails de chemin de fer, de matériaux divers pour la construction, la rénovation, l'entretien et la maintenance de voies ferrées pour d’autres acteurs de référence dans le secteur ferroviaire tels que Meccoli et TSO. Un emplacement stratégique pour ces entreprises qui souhaitent développer leurs activités au travers du Grand Projet Ferroviaire du Sud-Ouest (http://www.gpso.fr) comprenant la création des lignes à grande vitesse (LGV) Toulouse-Bordeaux (2024), Bordeaux-Dax (2027) ainsi que le projet des aménagements ferroviaires au Nord de Toulouse, de Castelnau d’Estrétefonds à Toulouse. A noter que depuis mai 2014, l’entreprise EGENIE (et sa filiale AGENIA) a rejoint TSO (Groupe NGE) afin d’optimiser son développement économique (http://www.tso.fr/actualites.asp). « Ce rapprochement va permettre à EGENIE de rentabiliser ses investissements et de se déployer dans la région avec l’appui d’un grand groupe du ferroviaire d’envergure internationale. Pour TSO, il s’agit d’une opportunité d’ancrage régional plus fort et de proximité avec ses clients qui permettra de mieux répondre au fort développement du marché ferroviaire ».


Edouard Leclerc, propriétaire de 15 ha sur la ZAC ne les lâchera pas sans conditions

Enfin, Thierry Carcenac précise que « rien n’est arrêté à propos de la nature des commerces devant occuper les 20 ha de zone commerciale et de service » et que l’implantation d’un hypermarché E.LECLERC n’est pas à l’ordre du jour. A noter toutefois qu’une quinzaine d’hectares situés au nord de la voie ferrée devant accueillir l’activité embranchée-fer est toujours détenue par le groupement E.LECLERC qui ne souhaite pas s’en séparer à n’importe quel prix. L’autorisation d’implanter son enseigne sur la ZAC pourrait conditionner la cession de ses terrains. 

Echangeur 5 et barreau routier : trop chers pour Saint-Sulpice

S’agissant du contournement de Saint-Sulpice, l’option choisie reste l’échangeur N°5 et un barreau routier dont le montant des travaux estimé à 15 M€ HT sera intégralement pris en charge par le Conseil Général du Tarn. En revanche, la commune de Saint-Sulpice devra contribuer à hauteur d’environ 4 M€ HT aux ouvrages concernant la bretelle d’accès à l’avenue des Terre Noires depuis le barreau routier et le pont devant enjamber la voie ferrée au Nord-Est de la zone connectant ainsi l’avenue des Terres Noires au chemin d’Embrouysset. A ce sujet, Dominique Rondi-Sarrat, mairesse de Saint-Sulpice, a été claire : 
«  l’état des finances de la commune ne nous permettent pas d’engager les 700.000 € nécessaires au financement de la première tranche des travaux. Engager une telle somme compromettrait définitivement tout autre projet de la commune au profit du projet Les Portes du Tarn ». 

Ces aménagements souhaités par l’équipe municipale précédente dirigée par Bernard Soulet, dont la pertinence mérite un vrai débat, pourraient bien être remis en question.

Pour finir, l’actuel Président du Conseil Général du Tarn a voulu rappeler que le département souhaite bâtir ce projet avec les collectivités locales, en particulier avec les nouvelles équipes municipales qui auront à gérer les communes de Saint-Sulpice et Buzet/Tarn durant les six prochaines années. Il a terminé sa présentation par le prévisionnel des études et travaux ci-dessous.


jeudi 3 juillet 2014

Les éléments se déchaînent à l'encontre des Portes du Tarn




Samedi 28 juin 2014, l’orage qui s’est abattu sur Saint-Sulpice la Pointe en fin d’après-midi a rabattu le panneau descriptif du projet de ZAC «Les Portes du Tarn » implanté à l’extrémité sud de l’Avenue des Terres Noires. Les 2 m3 de béton constituant de part et d'autre, les socles de la  pancarte n'ont pas résisté à la prise au vent. Les Portes du tarn se retrouve à terre, face contre sol, comme prosternées.

Doit-on y voir un signe prémonitoire ?

:)))))




dimanche 23 février 2014

Enquête publique : La commission d'enquête complète ses conclusions et muscle ses arguments


A la demande du Tribunal Administratif d’Albi, les commissaires enquêteurs ont dû compléter leurs conclusions sur l’enquête publique concernant les Portes du Tarn.

Dans le document ci-joint, force est de constater que pour ce qui concerne les réserves 2, 3 et 4, aucune modification n’a été apportée à l’avis de la commission d’enquête. En revanche, pour la 1ère réserve, la commission a musclé considérablement son argumentaire sur les deux items suivants:
  •     En ce qui concerne la réduction de périmètre touchant la partie située au nord des voies ferrées, la commission motive sa recommandation de réduire de 28 ha ce secteur nord de la ZAC et si besoin, de transférer l’activité embranchée-fer au sud des voies ferrées.
  •     Pour ce qui concerne le territoire de Roquesérière, “la commission considère que les règles préalables à la constitution de la ZAC n’ont pas été parfaitement respectées; la commune ayant été mise devant le fait accompli. La commission a relevé un cursus inhabituel, voir irrégulier, qui a conduit a une situation de confusion récurrente dans le dossier... Cet état de chose est probablement dû à la démarche unilatérale ou précipitée du porteur de projet... La commission s’interroge donc quant à la parfaite conformité de la procédure utilisée vis-à-vis de la règlementation...”

La commission considère que la réserve n°1 pourrait être levée “par un nouvel agencement de la zone d’activité projetée”.

Ce complément de conclusions est tout à fait à notre avantage. Il renforce considérablement la réserve n°1, la plus sensible.

Souhaitons que la préfecture tienne compte de ces réserves et recommandations pleines de bon sens.

Complément des conclusions de l'enquête publique sur les Portes du Tarn

mercredi 12 février 2014

Le Domaine de Belle Vigne menacé par Les Portes du Tarn

Saint-Sulpice continue à être dépossédée de ses terres agricoles


La commune de Saint-Sulpice a cédé au groupe FG (22, rue Maurice Fonvielle – 31000 Toulouse) un ensemble de parcelles non bâties (4 857 m2) aux lieux-dits « Mondelle » et « Montamats » pour la réalisation d’un lotissement d’habitations de 47 lots à bâtir.
Ce projet d’urbanisme s’implantera en périphérie urbaine sur des terres agricoles actuellement plantées en vignes qui seront arrachées pour faire place au « Domaine de Belle Vigne ».
(cliquer sur l'image pour l'agrandir)

Les porteurs de ce projet ne manquent pas d’humour. Ceci serait drôle si ce n'était pas si grave. En effet, avec près de 79 000 hectares de terres agricoles converties chaque année, la France consomme proportionnellement plus de terres que ne l'exigerait son évolution démographique. Et Saint-Sulpice est l’archétype même des communes dont l’urbanisation anarchique et galopante s’est faite au prix de prédations agricoles et environnementales massives et irréversibles.

« Belle Vigne » ...entre la future ZAC et l'autoroute...

Le « Domaine de Belle Vigne » voit le jour alors que le gouvernement a adopté en octobre 2013 des ordonnances visant à favoriser la densification du tissu urbain en limitant la consommation de terres agricoles et naturelles.Cette zone pavillonnaire est située en bordure de la future ZAC « Les Portes du Tarn », à moins de 200 m d’un parc d’activité industrielle de 198 hectares (zone logistique embranchée-fer, activités mixtes, etc) et à 100 m de la voie ferrée entre Toulouse et Saint-Sulpice, l’une des plus fréquentée en France. On imagine aisément l’importance des risques et des nuisances auxquels seront exposés les futurs habitants du « Domaine de Belle Vigne ».

C'est précisément pour empêcher ce type d’urbanisation en secteur sensible, que la commission d’enquête sur « Les Portes du Tarn » émet dans son avis la réserve suivante: « il paraît souhaitable à la commission d’enquête que la commune de Saint-Sulpice se donne les moyens d’arrêter toute nouvelle construction à vocation d’habitation à moins de 100 m du périmètre de la ZAC, soit en modifiant les indications de son PLU, soit en avertissant les futurs constructeurs de la présence de la ZAC et ce, dès à présent, et quel que soit l’échéancier ou délai de réalisation de la ZAC ».

Pour une urbanisation durable et non anarchique

On est en droit de s’interroger sur la pertinence de l’endroit choisi pour installer le « Domaine de Belle Vigne ». N’y a-t-il pas sur la commune un lieu plus propice à une urbanisation durable, respectueuse de l’environnement et de la qualité de vie des habitants ? Pourquoi ne pas privilégier en priorité la densification de l’agglomération comme le recommandent les politiques et les urbanistes ? Autant de questions qui restent à ce jour sans réponse. Souhaitons qu’à l’avenir, la forte pression démographique que subit notre commune ne favorise l’émergence de ce type de projet urbain opportuniste et irresponsable. Concilier diversification du développement urbain intégré à son environnement et utilisation économe de l’espace est le défi majeur que doit relever Saint-Sulpice dans les années qui viennent.


lundi 27 janvier 2014

Conférence de presse pour le Collectif élargi suite aux conclusions de l'enquête publique sur les Portes du Tarn

Suite aux conclusions sur l'enquête publique parues le 9 janvier dernier, les diverses associations opposées au projet des Portes du Tarn ont été interviewées par le journal de la Dépêche du Tarn et du Tarn Libre , vendredi 24 janvier dernier.

Voici l'article paru le 26 janvier dans la Dépêche du midi:

Accéder à l'article en ligne


Article du Tarn libre du 31 janvier 2014 :



jeudi 23 janvier 2014

Résultats de l'enquête publique : une cure « minceur » s'impose pour la ZAC !

Les conclusions de la commission d’enquête publique concernant le projet de création de la ZAC « Les Portes du Tarn » présenté par la Société Publique locale d’Aménagement « SPLA 81 » ont été livrées le 9 janvier dernier.
(Lire les conclusions de la commission d'enquête).

Un avis favorable avec des réserves très contraignantes !

La commission d’enquête émet un avis certes favorable mais assorti de réserves et recommandations montrant ainsi que les critiques martelées par le Collectif du Rieudas, opposé à ce projet surdimensionné et imposé à tout un territoire, sont pertinentes et fondées.

Les doutes et les craintes des opposants au projet sont du reste énumérées dans l’avis de la commission d’enquête : « démesure de l’emprise spatiale de la ZAC, prédations agricoles et environnementales, nuisances, risques économiques et financiers liés à l’investissement, incertitudes ou incrédibilités quant aux activités attendues et aux emplois annoncés, manque de concertation avec passage en force, atteintes prévisibles aux commerces locaux, non compatibilité du projet avec l’esprit des documents d’aménagement (PADD, SCoT), imminence des élections municipales ».


Une réduction du périmètre de la ZAC au profit des terres agricoles et des habitants limitrophes

Pour les trois commissaires enquêteurs, «l’ampleur du projet et le temps de sa réalisation (28 ans) suscitent du scepticisme et des incertitudes quant à l’avenir économique de l’opération ». Pour ces raisons, ils jugent « excessive » la consommation de terres agricoles « qui ne sont pas d’aussi mauvaise qualité que le prétend le dossier » et préconisent une réduction du périmètre de la ZAC dans la partie située au nord des voies ferrées (environ 20 hectares).

Selon eux, cette cure d’amaigrissement « ne constitue en rien un handicap sur le plan économique et financier ». Au contraire, elle « règlerait en grande partie les questions de nuisances et de dévalorisation foncière dans un secteur sensible ».

Les commissaires enquêteurs demandent également que l’activité agricole soit maintenue sur les espaces non aménagés. Ils demandent aussi le retrait du secteur de Roquesérière prévu au titre des compensations écologiques au motif que « les règles préalables à la construction de la ZAC n’ont pas été totalement respectées ; la commune ayant été mise devant le fait accompli… ».

Afin de prévenir les nuisances, ils suggèrent enfin que l’échangeur n°5 de l’A68, le barreau routier et les bâtiments industriels soient éloignés à plus de 100 m de toute habitation.


Nos revendications ont été entendues mais leur application dépend de la décision de la préfecture du Tarn

Le Collectif du Rieudas est ravi qu’une partie de ses revendications, notamment celles concernant les terres agricoles et les nuisances liées à l’activité embranchée-fer aient été prises en compte par la commission d’enquête. Nous ne crions pas victoire pour autant mais regrettons amèrement qu’aucune critique ni réserve n’aient été formulées à l’encontre des risques financiers liés aux investissements dans un contexte économique difficile, des incertitudes ou incrédibilités quant aux activités attendues et aux emplois annoncés et des risques importants qui pèsent sur le commerce local.

Nous attendons à présent la décision de la préfecture du Tarn. Nous allons veiller à ce que les recommandations émises par la Commission d’enquête soient prises en compte et appliquées.

Nous tenons à remercier les membres de l’association qui se sont mobilisés tout au long de l’enquête publique. Cette petite victoire est la leur !


Lire aussi l'article de la Dépêche du midi du 10 janvier 2014 : « les Portes du Tarn vont devoir maigrir »