dimanche 19 avril 2015

DOMINIQUE RONDI-SARRAT : L’ERREUR DE CASTING

Saint-Sulpice sous tutelle

A Saint-Sulpice, rien ne va plus dans l’équipe municipale. Un an après son élection à la mairie, la première magistrate PS Dominique Rondi-Sarrat (DRS) est désavouée par la grande majorité des élus de son équipe.

Après deux rejets successifs du budget de la commune lors des deux derniers conseils municipaux, l’équipe municipale a explosé cette semaine. Et Saint-Sulpice se retrouve désormais sous tutelle.

http://www.letarnlibre.com/2015/04/15/2451-saint-sulpice-budget-presente-par-dominique-rondi-sarrat-nouveau-rejete-prefet-tarn-saisi-situation-diaporama.html

http://www.ladepeche.fr/article/2015/04/17/2089048-impasse-a-saint-sulpice.html

Le torchon brûle

Pourtant le feu couve depuis des mois. DRS gouverne en dictateur. Autoritarisme, humiliations, insultes, colères incontrôlées, un mode de gouvernance devenu insupportable pour de nombreux élus et agents municipaux. Elle décide seule, de tout, et ceux qui pensent autrement qu’elles sont brimées. Ainsi elle n’hésite pas à outrepasser les décisions du bureau quand elles sont contraires à sa pensée. Elle ne s’appuie pas sur son équipe pourtant composée de personnes de valeur, disponibles, compétentes et engagées pleinement au service de la commune.

Après avoir limogé le directeur des services en début de mandat, c’est à présent son directeur de cabinet qui est sur la sellette. 

Une élue victime de DRS

Première élue victime de DRS, Fanou Mena démissionne de son poste d’ajointe le 17 mars 2015. A bout de souffle, cassée, elle ne supporte plus d’être mise à l’écart du dossier très controversé des Portes du Tarn par Madame la Maire. Fanou Mena estime que « le contenu de cet accord ne correspond pas aux ambitions portées par l’équipe majoritaire en début de mandat ». Elle condamne également un mode de gouvernance arbitraire, despotique, « un pouvoir exécutif recentré sur Mme le Maire ». Ecœurée, elle jette l’éponge.

http://www.ladepeche.fr/article/2015/03/19/2069629-fanou-mena-demissionne-de-son-mandat-d-adjointe.html

DRS impose Les Portes du Tarn

Lors de sa campagne aux dernières municipales, DRS s’était engagée devant les Saint-Sulpiciens a revoir en profondeur le projet de zone d’activité économique Les Portes du Tarn, tant sur son périmètre que sur les activités industrielles et commerciales.

Pour mémoire, en mai 2014, un recours à été adressé auprès du ministère de l’intérieur, s’appuyant sur les préconisations des commissaires enquêteurs, à savoir réduction du périmètre et éloignements de 100m des habitations. 10 mois plus tard, Mme le Maire, oublieuse de  cette requête, négocie en solitaire avec la SPLA81 Portes du Tarn et la CCTA un « Accord de partenariat entre la collectivité de Saint-Sulpice et les porteurs du projet ZAC Portes du Tarn » (voir Tarn Libre du 20 mars 2015). L’accord est signé le 12 mars dernier. Elle donne son feu vert définitif à la réalisation du parc d’activités dont le chantier à déjà démarré.


http://www.ladepeche.fr/article/2015/01/30/2039738-le-maire-investir-plus-en-empruntant-le-moins-possible.html

Démocratie participative aux oubliettes

Le slogan majeur de la campagne de DRS n’a jamais été appliqué. Pas d’information, pas de concertation, pas de consultation des Saint-Sulpiciens concernant les choix importants de la commune. Le projet Les Portes du Tarn en est la preuve flagrante. DRS a oublié la mobilisation massive des Saint-Sulpiciens lors de l’enquête publique sur Les Portes du Tarn en automne 2013. Elle n’a pas jugé bon d’informer les Saint-Sulpicien de son choix de « relancer » la ZAC, un projet qui va transformer durablement leur quotidien et leur qualité de vie.

Il est loin le temps de la campagne où la candidate DRS rencontrait chaque semaine les Saint-Sulpiciens lors de « rencontres citoyennes ». Mais ça c’était avant. Aujourd’hui, Mme la Maire ne reçoit personne dans son bureau, ne se présente pas devant les habitants pour communiquer sur le bilan annuel, les difficultés budgétaires, la hausse prochaine des impôts locaux, le lancement des Portes du Tarn. Sauf lorsqu’il y a un enjeu électoral comme lors des dernières élections départementales où tout sourire, elle serrait les mains devant les bureaux de vote...

DRS victime d’un complot ?

« Je suis victime d'une entreprise de déstabilisation de la part des élus du Front de Gauche et des Verts. Le rejet du budget n'est que l'arbre qui cache la forêt. Ce qu'ils veulent c'est que je démissionne ».
Complot, déstabilisation, coup d’état. Qui peut y croire quand on sait que parmi les frondeurs hostiles à DRS, on trouve non seulement des élus du Front de Gauche et des Verts, mais également des encartés du PS. Et l’opposition aussi condamne cet état de fait. Cette fracture n’a rien d’une manœuvre politique. Elle résulte d’un mode de gouvernance et de management inadapté à la direction d’une équipe plurielle composée d’hommes et de femmes de sensibilités politiques différentes mais pas incompatibles. Plus qu’une victime, Mme La Maire est coupable des faits qui lui sont reprochés : incapacité à rassembler autour d’elle de vrais talents et compétences reconnues, incapacité à déléguer, propension à diviser et à semer la discorde dans l’équipe, incapacité à tenir les engagements et décisions pris collectivement en bureau, etc.

Le goût du pouvoir

DRS aime le pouvoir. Un an après son élection à la mairie de Saint-Sulpice, elle triomphe aux dernières élections départementales. D’aucuns prétendent que la nouvelle vice-présidente du conseil général du Tarn aurait des ambitions régionales et pourrait bien se présenter aux prochaines élections régionales prévues fin 2015. L’ambition n’est pas une tare. Mais si DRS a d’autres projets que celui d’administrer la commune de Saint-Sulpice, il serait bon que les Saint-Sulpiciens le sachent. C’est le bon moment !

Et le PS dans tout ça ?

Après Sivens et le séisme des dernières élections départementales, le PS n’avait pas besoin d’un nouveau caillou dans sa chaussure. DRS considérée par certains élus du PS comme « un électron libre », pourrait bien devenir gênante pour le parti de la majorité présidentielle. Alors que la vague bleue venue de la droite inonde le département tel un tsunami, la deuxième commune de la CCTA, Saint-Sulpice la Rose, pourrait bien s’enliser dans une crise profonde et durable faisant ainsi le jeu d’une opposition en pleine renaissance. Le PS doit de toute urgence remettre de l’ordre à Saint-Sulpice. Calmer le jeu en attendant que la tension retombe ne suffira pas à ressouder l’équipe municipale disloquée.

Erreur de casting

Un an après son arrivée à la Mairie de Saint-Sulpice, le constat est sans appel : DRS a échoué ! Rejetée par la grande majorité de l’équipe municipale, par les agents municipaux, les Saint-Sulpiciens font l’amer constat : DRS est une erreur de casting. Elle n’a plus le leadership, elle n’est plus légitime à son poste. Or, la commune va devoir faire face à un défi sans précédent. La chute des dotations de l'État - de 1,5 milliard d'euros en 2014 puis de 11 milliards entre 2015 et 2017 - met en danger les finances locales déjà largement déséquilibrées. Des économies de fonctionnement de 30% en 3 ans seront nécessaires mais n’empêcheront pas la hausse des impôts locaux.

Faire face à ce défi considérable nécessite une équipe soudée et solidaire dirigée par un leader incontesté. Ce n’est plus le cas aujourd’hui. Alors la solution est pourtant simple. DRS doit laisser sa place de Maire à quelqu’un de plus consensuel et se consacrer à son nouveau mandat départemental en espérant peut être un siège à la Région. C’est le mieux pour Saint-Sulpice.